Malus de retraite complémentaire : il est urgent de se préparer !
A partir du 1er Janvier 2019, des retraités subiront pour la première fois le système de malus de la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO qui vise à les inciter à repousser leur départ en retraite même lorsqu’ils remplissent déjà les conditions du départ en retraite à taux plein. Vérifiez dès à présent si serez concerné par l’application du malus car cela pourra éventuellement vous amener à changer votre décision de départ à la retraite.
Qu’est-ce que le malus de retraite complémentaire?
Le malus, nommé officiellement coefficient de solidarité, est une forme de décote temporaire qui réduit la pension de retraite complémentaire des personnes concernées de 10% pendant trois ans. Il a été adopté par un accord interprofessionnel de 2015 qui entrera pour la première fois en application au 1er janvier 2019.
Êtes-vous concerné ?
Votre pension sera réduite de 10% par an pendant trois ans si vous remplissez les conditions suivantes :
- Vous êtes né(e) en 1957 ou après.
- Vous avez cotisé au régime de retraite complémentaire AGIRC-ARRCO.
- Vous avez atteint l’âge minimum légal de départ en retraite, soit 62 ans.
- Vous n’avez pas atteint l’âge d’application automatique du taux plein, soit 67 ans.
- Vous avez validé la durée d’assurance requise pour la retraite à taux plein.
Cette durée d’assurance est de 166 trimestres si vous êtes né en 1957 et augmente ensuite progressivement selon votre date de naissance pour aller jusqu’à 172 trimestres si vous êtes né en 1973 et après. - Vous prenez votre retraite, après le 1er janvier 2019, dès que vous avez atteint la durée d’assurance requise pour le taux plein.
Important : les personnes bénéficiant du dispositif « carrières longues » sont également concernées !
Un certain nombre d’exemptions sont prévues pour les personnes handicapées ou en incapacité de travail, les aidants familiaux, les anciens combattants, ainsi que les personnes touchant des pensions exonérées de CSG.
Combien cela va-t-il vous coûter ?
Le manque à gagner créé par l’application du coefficient de solidarité sera très substantiel, en particulier pour ceux qui ont une retraite complémentaire élevée, tels que les cadres supérieurs.
Par exemple si un cadre a droit à une retraite complémentaire de 20.000 euros, son manque à gagner sera de 6.000 euros sur trois ans.
Pour les faibles pensions qui sont soumises au taux de CSG réduit, le coefficient de solidarité sera de 5% au lieu de 10%.
Comment échapper au malus ?
La solution à laquelle, le dispositif de malus vous incite est de repousser votre date de départ à la retraite d’un an :
- Repousser votre départ à la retraite d’un an après avoir atteint la durée d’assurance requise pour le taux plein annule l’application du coefficient de solidarité.
Mais il existe également d’autres possibilités qui permettent d’échapper au malus :
- Partir avant le 1er janvier 2019, date d’entrée en vigueur du malus. Si vous avez atteint avant cette date la durée d’assurance requise pour le taux plein, vous préférerez peut-être partir avant que le malus ne s’applique.
- Liquider une retraite incomplète, un ou deux trimestres avant d’avoir atteint la durée d’assurance requise pour le taux plein. Le malus ne s’applique en effet qu’aux retraites à taux plein. Certains préférerons cette solution, plus coûteuse sur le long-terme mais qui leur permet de partir plus tôt sans être pénalisé sur le court-terme.
- Attendre d’atteindre l’âge de 67 ans, aussi appelé âge d’annulation de la décote.
Un bonus moins facile à obtenir que le malus
Le malus incite les futurs retraités à repousser leur départ d’un an. Un bonus les incite à repousser cette date encore de 1 à 3 ans supplémentaires, soit, en tout, de 2 à 4 ans après avoir atteint la durée d’assurance nécessaire pour la retraite à taux plein. Le bonus est payé pendant un an sous la forme d’une augmentation de la pension de retraite complémentaire de :
- +10% pour un départ repoussé de 2 ans,
- +20% pour un départ repoussé de 3 ans,
- +30% pour un départ repoussé de 4 ans.
Encore faudrait-il avoir du travail…
On fait miroiter aux futurs retraités qu’en repoussant leur date de départ d’1 à 4 ans après avoir atteint la durée d’assurance requise pour le taux plein, non seulement ils éviteront le malus, mais ils accumuleront aussi de nouveaux droits pour leur retraite de base (avec surcote) et de nouveaux points de retraite complémentaire (en plus de l’éventuel bonus pendant un an).
Encore faudrait-il avoir du travail, ce qui est loin d’être évident entre 62 et 67 ans !
Il est indispensable de faire des simulations dès que possible
Si vous êtes né en 1957 ou après, il est indispensable de faire tout de suite des simulations qui vous permettront de déterminer votre pension selon différents scenarios de durée d’assurance (nombre de trimestres) et d’âge de départ à la retraite.
C’est particulièrement important si vous avez commencé à travailler assez jeune et avez donc déjà atteint cet année (2018) la durée d’assurance requise pour une retraite à taux plein.
Utilisez notre calculateur gratuit, ou notre service de vérification de RIS, ou encore notre service de conseil personnalisé.
Bon courage !