Pourquoi les démarches de préparation de la retraite sont-elles si souvent compliquées ?
N’attendez pas le dernier moment pour réaliser que certaines démarches de préparation à la retraite peuvent s’avérer bien plus compliquées que vous ne le croyez. Nous évoquons ici 7 principales difficultés. Mieux vous les anticipez, mieux vous pourrez les éviter.
Un témoignage révélateur :
« Je croyais que liquider ma retraite serait simple car je n’ai eu que trois employeurs, dont un organisme public et deux semi-publics. J’ai découvert une complexité dont je n’avais aucune idée, des données manquantes ou erronées, l’absence de coordination entre caisses, la difficulté d’avoir la bonne information. J’y ai passé énormément de temps, littéralement des mois. Malgré cela, j’ai réalisé après coup que quelques milliers d’euros de cotisations avaient été ignorées. J’étais tellement épuisée que j’ai laissé tomber ! »
Marie-Pierre, 64 ans, ancien directeur administratif, récemment retraitée
Quelles sont les principales causes de complication ?
1. Deux régimes différents : la retraite de base et la retraite complémentaire
La complexité commence avec la séparation entre la retraite de base, universelle et limitée, et la retraite complémentaire, très différente selon les métiers. Les deux systèmes calculent les droits différemment (par exemple trimestres ou points). Ils sont gérés par des caisses de retraite différentes (exemple CNAV pour la retraite de base versus AGIRC/ARRCO pour la complémentaire des salariés du privé), mais par toujours (exemple MSA pour les travailleurs agricoles, RSI des commerçants pour les deux régimes).
Conseil : Renseignez-vous sur le mode de calcul de vos cotisations et de vos droits de retraite de base et complémentaire ‒si possible avant de démarrer votre activité !
2. 35 caisses de retraite avec chacune ces règles
La combinaison de l’organisation en deux systèmes et par métiers fait qu’il y a en tout 35 caisses de retraite. Chacune a ses règles de calcul de cotisation et de pension. Certaines, dites régimes spéciaux (SNCF, RATP), dévient des règles générales, telles que l’âge légal du départ à la retraite. Si vous êtes « polypensionné », si vous avez cotisé à des régimes très différents (salarié, libéral, public, privé), on va pas vous le cacher : cela va être compliqué.
Conseil : Suivez votre dossier de caisse en caisse au fur à mesure de vos changements de carrière.
3. Des lois en perpétuelle évolution
La loi évolue constamment afin de s’adapter (avec pas mal de retard, il est vrai) aux réalités économiques et démographiques. La dernière grande réforme a repoussé progressivement l’âge minimum légal de départ à la retraite à 62 ans, et l’âge d’annulation de la décote à 67 ans. Une nouvelle grande réforme se prépare afin de diminuer les déficits des systèmes de retraite.
Conseil : Tenez-vous au courant de l’actualité des retraites, par exemple sur MaRetraite.fr !
4. Des temps non travaillés qui comptent
Une carrière est rarement linéaire : grossesse, congé parental, chômage, maladie, … De nombreuses périodes d’inactivité peuvent être comptabilisées pour la retraite sous forme de majoration de durée d’assurance (contribuant à atteindre la retraite à taux plein sans décote) et d’ouverture de droits (points de retraite).
Conseil : A chaque interruption de travail, renseignez-vous sur les modalités de prise en compte de la période chômée qu’elle soit indemnisée ou non.
5. Des bonifications non négligeables
Les parents qui ont élevé leurs enfants reçoivent des bonifications sous forme de trimestres supplémentaires ou de pourcentage d’augmentation de la pension. De même certains fonctionnaires d’Etat reçoivent des bonifications pour certains services rendus tels que des missions à l’étranger ou des missions dangereuses.
Conseil : Ne négligez pas les bonifications qui peuvent être très importantes en particulier si vous avez élevé 3 enfants ou plus.
6. Les pensions de réversion, les assurances décès
Qu’arriverait-il si vous décédiez avant ou pendant votre retraite ? Quand vous cotisez aux régimes de retraite obligatoires, vous ne cotisez pas seulement pour vous mais pour votre foyer.
Conseil : Renseignez-vous sur les modalités de réversion de votre pension à votre conjoint (souvent limitées au conjoint marié) ou à vos enfants, par exemple sous forme d’une rente éducation ou d’un capital assurance décès.
7. Toute retraite est un cas particulier
Vous avez vécu et travaillé à l’étranger ? Vous avez cotisé à deux régimes de retraite différents en parallèle ? Vous êtes femme au foyer ? Vous avez arrêté de travailler pour élever un enfant handicapé ? Vous êtes vous-même handicapé ? Chaque cas est particulier et les règles fourmillent d’exceptions
Conseil : N’hésitez pas à vous faire conseiller par un spécialiste pour trouver le meilleur chemin dans ce dédale.
Bon courage ! Et que vous trouviez la retraite simple ou compliquée, n’hésitez pas à partager votre expérience avec nous dans les commentaires.
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